🖊 Au-delà du cas Zemmour : la circulation et la banalisation de l’expression du « grand remplacement » dans les médias et l’espace public - Déc. 2022
Des hommes, des femmes et des enfants, en tentant de rejoindre nos côtes, périssent en mer dans une indifférence sauvage; des campements de fortune s’installent dans les villes et à Calais des camps sont démantelés de force. L’actualité fait surgir, d’une manière pressante et dramatique, le sujet de l’immigration en France.
Ces drames, les raisons de l’immigration, les interrogations liées aux conditions d’une intégration réussie France ou au statut des demandeurs d’asile, sont fréquemment relégués au second plan au profit d’affrontements binaires entre ceux qui se réclament de la théorie du « grand remplacement » et ceux qui condamnent cette théorie.
Ce mémoire s’articule autour de deux axes : les facteurs favorables à l’occupation du « grand remplacement » dans l’espace public, et l’étude de différents modes de traitement dont le « grand remplacement » a fait l’objet dans les médias.
Les principales questions abordées dans le cadre de cette réflexion sont celles-ci :
Ces deux dernières années Éric Zemmour est devenu l’incarnation politique de cette théorie en France. Y-avait-il, au préalable, avant lui, un intérêt pour cette théorie du « grand remplacement » sur la scène médiatique comme dans l’opinion?
De quels arguments et de quels dispositifs médiatiques Éric Zemmour a-t-il tiré avantage pour banaliser le « grand remplacement » et l’installer durablement dans l’espace politique, médiatique et public ?
Les journalistes qui traitent le sujet du « grand remplacement », ont-ils contribué à ce qu’on pourrait appeler une bulle médiatique ? Ont-ils nourri l’intérêt du public pour le « grand remplacement » ? À quel point peut-on attribuer aux médias cette influence sur la société ?
Est-il possible d’expliquer l’adhésion croissante à l’idéologie du « grand remplacement » par l’espace qui y a été consacré dans les médias ? Cet espace a-il-été juste et proportionné pendant la campagne présidentielle ?
Le traitement du « grand remplacement », par des journalistes, qui avaient la volonté d’informer sur le caractère néfaste et erroné de cette théorie, a été audible, a-t-il été efficace pour convaincre ceux qui y étaient réceptifs ou ceux, qui, indécis, envisageaient la possibilité de l’existence d’un « grand remplacement » en France?
Réfléchir à la circulation et à la banalisation du « grand remplacement » amène à observer une dynamique qui se déploie bien au-delà du cadre de cette théorie: la normalisation de la pensée complotiste et la prévalence d’internet et des réseaux sociaux sur le fonctionnement des médias.
Pour avoir accès à l’intégralité de ce mémoire, voici le lien
Mémoire, CELSA, le 5 décembre 2022, mention bien.
Référent Académique : Valérie Jeanne-Perrier . Enseignante et chercheure (Pr.) Responsable de l'école de journalisme CELSA Faculté des Lettres Sorbonne Université
Tuteur Universitaire : Arnaud Le Gal . Rédacteur en chef Les Echos - Professeur associé CELSA Sorbonne Université
Entretiens avec Alexandre Sulzer, journaliste politique au Parisien, Anne Soetemondt, journaliste politique chez France Inter, Philippe Corbé, chef du service politique de BFMTV et Stanislas Rigault, chef de file de Génération Z, porte-parole d'Eric Zemmour.
@ photo: BFMTV