🖊 Quel regard portent les étudiants en médecine sur leur avenir ?
Au couvent des Cordeliers, à la faculté de médecine de la Sorbonne à Paris, les étudiants de médecine sont rares. À l’abri d’une cours arborée, quelques-uns racontent sur le regard qu’il portent sur leur avenir à la lumière de cette crise sanitaire. Leur volonté d’exercer ce métier a t-elle-été ébranlée? Et quel regard portent-ils sur la manière dont les politiques et les scientifiques se mêlent ou s’affrontent sur la scène de cette pandémie ?
Alexis, en première année, confie être rassuré. Ses études, qui dureront encore 10 ans, lui laissent penser qu’il exercera une fois la crise résolue. « Ce ne sont pas aux scientifiques de décider » selon lui « ils doivent uniquement apporter leur regard » aux politiques.
Basile, Pierre et Victor, sont étudiants en deuxième année. Leur désir de devenir médecin n’a pas fléchi, il s’est même renforcé. Ils n’ont pas été très touchés par la crise du Covid disent-ils, ils déplorent surtout une vie sociale amoindrie. Ils rapportent le récit d’une amie, étudiante en troisième année, qui elle s’est portée volontaire pour être aide soignante dans les sections covid pendant deux mois. Basile raconte qu’ « elle a été très marquée par l’expérience qu’elle a eu avec la mort, de pousser des charriots avec des cadavres ».
D’une même voix ils témoignent d’une crise qui à « mis en évidence la mauvaise gestion de l’hôpital qui n’est pas faite par des médecins » .
Un peu plus loin, au delà des arcades qui abritent aussi des laboratoires de recherches, Gabriele et Marie sont assises sur des marches. En première année, elles ont beaucoup à dire. Selon Gabriele « l’image qu’on se faisait du médecin, idéalisé, qui aurait la science infuse a été changée par cette crise. Sur le devant de la scène, très médiatisés, ils ont montré qu’ils avaient des contradictions, des défaillances" . Elle dit aussi avoir vu « trop de médecins qui avaient des discours à portée politique et pas seulement scientifique ».
Comme Basile et Victor, Marie affirme « qu'avoir des cours en distanciel nous a beaucoup simplifié les choses, nous a permis de s’organiser à notre rythme, de pouvoir appuyer sur le bouton une deuxième fois » dit-elle en souriant. Cette évolution, que le covid a accéléré, serait selon Gabriele, « bénéfique, cela a rendu les cours accessibles à tout le monde, et a permis de réduire les inégalités créées par les distances, de permettre un rythme personnel d’apprentissage pour chacun pendant une première année pendant laquelle de toute façon le travail est assez solitaire ».
Tous expriment d’abord la volonté tenace de faire ce métier, puis le manque d’une vie sociale, et enfin, la déception face aux promesses non tenus du gouvernement de soutenir le système hospitalier. Des promesses, qui, selon eux, ne seront pas d’avantage tenues une fois la crise du Covid passée.